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Les États généraux du film documentaire 2019 Journée Scam

Journée Scam


« Quelle époque ! »
Jongler entre les non-dits et les questions qui fâchent. Rompre le silence. Puis fouiller au cœur du vacarme, des transmissions manquées, de la fatigue des corps, des zones blanches de la mémoire et du politique. « PERTURBE TA VILLE[1]. » Les films agissent comme des sortes de danses subversives, des appels d’air, des aveux d’amour ou de désamour qui viennent de loin, des transes douces, subtiles ou enragées à l’assaut de ce qui enserre et limite…
Pour cette journée qui met à l’honneur cinq œuvres soutenues dès l’écriture par le dispositif « Brouillon d’un rêve » de la Scam, soixante-dix films ont été visionnés, terminés depuis la dernière édition des États généraux du film documentaire de Lussas. Soixante-dix films brûlants de rêves communs de cinéma. C’est cette flamme qui rassemble les documentaristes participant à la lecture des neuf cents projets de films confiés chaque année à la Scam. 
Année après année, les « Brouillons d’un rêve » prennent le pouls de la création, mais aussi celui du monde. Ils sont de plus en plus nombreux à poursuivre leur chemin au-delà d’un festival ou d’une diffusion pour devenir des œuvres voyageuses qui nourrissent ici et ailleurs. Année après année, les « Brouillons d’un rêve » tiennent leurs promesses de films audacieux, personnels, engagés et sincères. Nés de questionnements intimes, ils bousculent nos modèles culturels, économiques, nos sociétés qui oscillent entre trop de bruit et trop de silence. Des films sur le fil, qui naissent d’un dialogue unique, d’une forme de soutien artistique collectif par et pour les autrices et les auteurs ; un dialogue qui tisse des liens indéfectibles entre la Scam et ses membres. L’engagement y est total ; il interroge sans cesse, repousse les limites du geste documentaire, de sa responsabilité morale. Il émancipe, déplace, creuse la place de chacune et chacun dans le monde.
C’est le chantier permanent d’une jeune femme vers sa voix intérieure et ses déchirements. C’est le vertige d’un désastre écologique. C’est mettre un trait d’union entre deux prénoms et en faire, avec pudeur, le point de départ d’une utopie d’espace transnational. C’est « arracher des fragments de joie au cœur de la nuit d’après-Charlie ». C’est porter la voix, se réapproprier son propre récit de l’histoire coloniale. C’est tout remettre en jeu, oser d’autres mises en scène, d’autres façons de travailler, c’est faire bouger les registres quand personne ne peut déclarer, devant une caméra, la vérité ni même sa vérité. C’est affronter le regard bouleversant d’une enfant à la rue et attendre des familles que le désir de témoigner vienne d’elles.
Au creux de ces films, il est des cris, des souffles, des apnées qui donnent la chair de poule. Des danses folles, des furies. « Des larmes, des teufs, du taf. » Des visages inoubliables. Filmer ce qui ne sera plus jamais comme avant. 
 
Lise Roure, responsable de l’aide à la création et des bourses « Brouillon d’un rêve », avec la complicité de Laetitia Moreau, présidente de la Scam

1. Tous les passages entre guillemets sont extraits du projet du film L’Époque de Matthieu Bareyre.


Débats en présence des réalisatrices/réalisateurs.